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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

louses et les jardins, de l’autre sur la vallée de la Seine.

Or, au moment où elles le traversaient, le hall était désert.

Seulement, sur le perron, la grande porte venait de s’ouvrir et un homme entrait.

D’un pas rapide et sautillant, il passa auprès d’elles.

Ayant frôlé Rolande, il murmura, pour s’excuser :

— Pardong !…

Et il s’engouffra dans le cabinet de travail du maître de la maison.

Rose-Lys et Rolande, là encore, n’échangèrent pas une parole.

Elles se serrèrent la main, furtivement, avec une violence nerveuse.

Puis, tout à coup, Rolande, échappant à son amie, revint sur ses pas, et la marche amortie dans l’épaisseur des tapis, s’approcha de la porte par laquelle le nouveau venu avait disparu. Ce fut irraisonné, un de ces gestes décisifs auxquels pousse l’instinct.

Et Rose-Lys la vit, la tête penchée, qui écoutait. Elle la vit qui, soudain, chancelait, s’appuyant contre le mur.

Puis, se redressant, Rolande, effarée mais les yeux brillants, se rapprocha de sa compagne.

— Ils se sont mis à parler vivement, à voix basse… et pourtant j’ai surpris un nom que par deux fois ils ont prononcé… Godollo !… Godollo !…

Elle entraîna Rose-Lys.

— Viens… ne restons pas là !…

Du reste, un valet de chambre venait les rejoindre.

Il les conduisit au second étage, dans deux chambres contiguës, vastes, très claires, élégantes dans leur simplicité.

Et avec un bon sourire, le mutilé leur dit :

— Vous serez bien là, n’est-ce pas ? l’une auprès de