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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

tice va sonner pour eux, je fuirais ?… Non, je reste… Mais toi, Rose-Lys, toi… tu n’es pas forcée de partager mon sort… et je t’approuverais de partir…

— Je partagerai ton sort… je ne puis plus me séparer de toi…

On entendit un pas lourd qui martelait le parquet en se rapprochant.

On frappa.

La bonne tête du poilu mutilé apparut dans l’encadrement de la porte.

— Mesdemoiselles, le patron a dit comme ça qu’on vous servirait vos repas chez vous… qui ce serait plus commode… et que vous seriez plus libres…

Et il referma.

Une demi-heure après, en effet, une fille de service monta leur déjeuner, délicat et copieux.

— Hein ? fit-elle en riant, ça ne sent pas les restrictions ici ?

Elles restèrent longtemps sans oser toucher à rien… Rose-Lys formula sa terreur :

— Du poison ?

Mais Rolande secoua la tête :

— Non… Le poison, c’est trop dangereux… cela laisse des traces… Mangeons !


XI

le commandant Simon Levaillant


Comment, par quelle suite de coïncidences tragiques, Rolande et Simon avaient-ils été séparés, depuis