Page:Jules Vallès - L'Enfant.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je les ai revus, tous ; et même le clown m’a donné, en se jetant, par farce, sur le parterre, un coup de tête dans l’estomac.

« C’est sur moi qu’il est tombé !

— Pas vrai, sur moi !

— À preuve qu’il m’a laissé du blanc sur ma veste !

— Il ne t’a pas écorché, toi — j’ai du rouge à la joue, c’est lui qui m’a fait ça ! »

Et de là, dispute à qui a été bousculé, blanchi, ensanglanté par le clown !


Au tour de l’écuyère !

Elle arrive ! — Je ne vois plus rien ! Il me semble qu’elle me regarde…

Elle crève les cerceaux, elle dit : Hop ! hop !

Elle encadre sa tête dans une écharpe rose, elle tord ses reins, elle cambre sa hanche, fait des poses ; sa poitrine saute dans son corsage, et mon cœur bat la mesure sous mon gilet.

« Qu’est-ce que tu as donc, Jacques, tu es blanc comme le clown ! »


Je suis amoureux de Paola ! — C’est le nom de l’écuyère.

J’ai envie de la voir encore. Il le faut ! Mais je n’ai pas les dix sous, prix des troisièmes.

J’irai tout de même.


Je me fais beau, je prends en cachette dans l’armoire mon gilet des dimanches, je mets des man-