VAN CARCASS (au singe). — Tout doux ! hé là, mon mignon.
ISIDORE. — Incriminiéri !…
ÉTAMINE. — Prenez garde, mon père, il va vous mordre.
VAN CARCASS. — Non ! cela ne mord pas !
BAPTISTE (approchant son doigt). — Voyons !
ISIDORE (s’élançant sur lui). — Ahi !
BAPTISTE. — Aïe !
ISIDORE. — Incrirminiéri !…
BAPTISTE. — Qu’est-ce que cela veut dire dans la langue de singe !
VAN CARCASS. — Cela signifie qu’il a faim sans doute.
ÉTAMINE. — Que mangent ces bêtes là ? papa.
BAPTISTE. — Je me suis laissé dire qu’ils avalaient à peu près tout, des gui, des semelles de bottes, des tiges même, des chapeaux de soie, des…
VAN CARCASS. — Vous vous trompez, Baptiste, ce sont les autruches ! Ces singes-là sont très friands de bonnes choses, de sucreries. Vous allez-vous occuper de son repas !
BAPTISTE. — Pardon, M. Van Carcass, mais je n’ai pas encore déjeuné.
VAN CARCASS. — Eh bien ! vous déjeunerez après !
BAPTISTE. — Après un singe ! C’est me ravaler.
VAN CARCASS. — Eh bien ! cela vous nourrira, croyiez-vous donc que vous valiez beaucoup mieux que ce noble animal ! qu’avez-vous donc de plus que lui, s’il vous plait ? Êtes-vous plus élégant, mieux tourné, n’est-ce pas un homme véritable, et qui a sur vous l’avantage de ne pas dire de bêtises ! Vous n’avez donc pas lu dans M. de Buffon que ces animaux sont susceptibles de bien des choses, qu’ils peuvent se