Page:Jules Verne - MonsieurdeChimpanze.djvu/20

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ISIDORE. — Allons donc !… ne suis-je pas un chimpanzé ! je franchis les rocs les plus escarpés, je gravis les arbres les plus hauts ? je suis susceptible d’attachement, je vis par bande dans les forêts, et j’ai pour mes petits une affection toute particulière… dit M. de Buffon.

ÉTAMINE. — Pauvre Isidore ! il trouve moyen de rire sous cet accoutrement.

ISIDORE. — Vous me pardonnez, n’est-ce pas, et vous m’aimez ?

ÉTAMINE. — Oh ! oui !

ISIDORE. — Un baiser pour la peine.

ÉTAMINE. — Oh ! jamais !

ISIDORE. — Supposez que je suis une levrette, un joli matou, rien ne vous empêcherait de m’embrasser, de me caresser.

ÉTAMINE. — Oui, mais ce n’est pas la même chose.

ISIDORE. — Croyez bien que si je ne me suis pas mis dans une peau de perruche c’est que je n’ai pas pu y entrer.

(il l’embrasse)

ÉTAMINE. — Ciel ! on vient ! remettez votre museau !

(Il sort, remet vivement son masque)