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Page:Jules Verne - MonsieurdeChimpanze.djvu/22

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BAPTISTE. — Je tiens un bras.

VAN CARCASS. — Et moi l’autre. (Ils emmènent Isidore au milieu de la chambre)

BAPTISTE. — Allez !

ÉTAMINE (se jetant entre eux). — Arrêtez, mon père, je l’aime !

VAN CARCASS. — Hein ! Tu l’aimes ! Sois tranquille, Étamine, je te le remplacerai par un animal plus doux, un chat, une marmotte.

ÉTAMINE. — Non, mon père, je l’aime… d’amour !

VAN CARCASS. — D’amour !… Ce singe ! — retire-toi !

ÉTAMINE. — Oui, d’amour !

ISIDORE (renversant Baptiste). — Oh ! merci, mon Dieu !

VAN CARCASS (stupéfait). — Hein !

BAPTISTE. — Il parle ! un singe savant !

ISIDORE (ôtant son masque). — Non ! mais votre futur gendre.

VAN CARCASS. — Isidore !… malheureux ! (Il lève son couteau)

ISIDORE. — Mariez-nous ! Ou je dis partout qu’un savant comme le Docteur Van Carcass, s’est laissé prendre à une peau de singe.

VAN CARCASS. — Diable !

ISIDORE. — Et il devient la risée publique.

VAN CARCASS. — Assez ! assez ! Tu me désarmes. (Il laisse tomber son coutelas) Ma fille est à toi !

ÉTAMINE. — Ah ! mon père !

ISIDORE. — Étamine ! dans mes pattes ! — non ! — dans mes bras ! Allons à la mairie,

VAN CARCASS. — Y pensez-vous ! dans ce costume !

ISIDORE. — Je mettrai un gilet blanc.

BAPTISTE. — Ce mariage ne s’accomplira pas, Monsieur, les Las Pirouettas.

ISIDORE. — Tiens ! En voilà des pirouettas ! (Il le fait pirouetter et lui donne un coup de pied au cul — Baptiste retombe)

VAN CARCASS. — Mais avec tout cela, je n’ai plus de singe !… ma fille est au comble de ses vœux, c’est vrai, mais moi…

ISIDORE. — Prenez ma peau, et soyez heureux !…