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Toucher. — « Le toucher, dit M. Lafosse dans son traité de pathologie générale, s’entend de la palpation des organes intérieurs par l’introduction d’un ou de plusieurs doigts ou de la main dans les orifices, les conduits ou les cavités naturelles dans le but de constater leurs conditions morbides ou physiologiques ou celles des parties qui les avoisinent. Pour faciliter l’introduction de l’organe explorateur, on est quelquefois obligé de l’enduire d’un corps gras, de dilater les orifices à l’aide de spéculums et, en général, de saisir pour l’introduction le moment où cessent les contractions directes ou sympathiques que provoque ordinairement cette exploration. Dans les maladies virulentes, putrides, l’usage des corps gras, des revêtements imperméables, sert à préserver l’opérateur de l’absorption des principes nuisibles. En pareil cas, il agira prudemment en ne recourant à ce moyen qu’en cas de nécessité absolue. C’est dire qu’il devra même y renoncer s’il porte des plaies aux doigts, à la main, au bras dont il aurait besoin de se servir pour l’exploration.

Le toucher s’opère dans les narines, la bouche, le larynx, le conduit auditif, le fourreau, le vagin, la vessie, l’utérus, l’anus et le rectum. C’est à notre avis, un des moyens d’exploration les plus précieux et dont l’usage ne saurait être trop recommandé. Bien des abstentions, bien des erreurs de diagnostic seraient écartées si l’on y avait plus souvent recours, surtout à propos des maladies des organes contenus dans la cavité abdominale, qui, chez nos grands animaux, peut être explorée, presque en entier, au