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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/146

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de mon goût, et comme j’avais aussi les esprits exaltés par le vin, je partageai bientôt leurs transports ; la nature ne perd jamais ses droits, elle est même souvent plus forte que la volonté.

Lorsque la pénible et douce lutte que j’avais eue à soutenir, fut finie, et que les Prussiens furent plus calmes, ils se remirent à table, et après m’avoir beaucoup louée de la manière dont j’avais résisté au choc, ils me présentèrent un verre de genièvre qui me remit un peu de ma fatigue, car j’avais été pour ainsi dire accablée de plaisir, et submergée dans la volupté. — À présent, me dit l’auteur de la plaisanterie, vous voilà stathoudérienne jusqu’au fond du… corps. — Vous vous trompez, lui répondis-je en riant : croyez-vous que la tête d’une femme change aussi aisément. Quand toute l’armée de votre Monarque, que je respecte d’ailleurs, me serait passée sur le corps, comme vous venez de le faire, et qu’on aurait répandu toute la poudre orange qui se trouve dans les