gnèrent la porte et se retirèrent chacun
de leur côté. Je me remis au lit très
étonnée de ce qui s’était passé ; après y
avoir bien réfléchi, je ne doutai pas qu’il
n’y eût eu quelque quiproquo.
En effet, Dupuis m’instruisit le lendemain de ce qui avait donné lieu à cette scène comique. La servante de la maison avait des relations de la nature des nôtres avec un sergent logé dans l’auberge ; comme la chambre de cette fille était contiguë à la mienne, le militaire un peu ivre, avait pris dans l’obscurité ma porte pour la sienne, et s’était mis dans mon lit croyant que s’était celui de sa dulcinée. La rusée servante, qui attendait son céladon avec l’impatience de l’amour, ne le voyant pas venir, soupçonna quelque méprise ; elle sortit de sa chambre, et entendant du bruit dans la mienne elle y entra : ne doutant pas que ce ne fût son amant qui était aux prises avec moi, la jalousie s’empara d’elle, et elle ne crut devoir rien employer de mieux que ses poings pour