partage, il ne forme de désirs que ceux
qu’il peut satisfaire ; brave, il supporte
avec constance les maux qu’il ne peut
éviter et jouit sans soins, sans inquiétudes,
des plaisirs qui sont à sa portée.
Il faut sans doute un haut degré de philosophie
pour savoir être content avec
peu, trouver une jouissance où un autre
trouverait de la peine ou du moins de
l’ennui, et circonscrire son ambition
dans la sphère étroite à laquelle on est
borné. J’ose dire avoir atteint ce degré ;
tranquille et sereine dans la position
où je suis, le passé ne me présente que
des réminiscences agréables, le présent
ne me laisse rien à désirer et l’avenir ne
m’intimide pas, car je ne m’en occupe
jamais. Je verrai tranquillement arriver
la mort, et je la regarderai comme un
doux sommeil qui terminera pour moi
le songe de la vie.
Mais à quoi bon cette tirade métaphysico-philosophique, me demandera quelque personne à qui la morale donne des vapeurs ; j’en ai déjà averti mes