petites disgrâces, de ces humiliations si
sensibles pour une femme, et mon
espoir n’était jamais trompé par des
apparences flatteuses qui s’évanouissent
subitement, comme cela m’était tant
de fois arrivé avec le Régent. Le modèle
de M. van Rennen n’était point d’une
taille colossale, mais du moins il se
faisait sentir ; il ne promettait pas souvent,
mais il tenait toujours ce qu’il
avait promis. Du reste, mon nouvel
amant était un très bon homme, d’une
humeur constamment égale, doux, sincère
et surtout fort généreux.
J’ai dit que la maison de campagne que j’habitais était située à quelque distance de La Haye ; elle était fort agréable : un jardin grand et bien distribué était borné, d’un côté par un de ces canaux si communs en Hollande, et de l’autre, par une espèce de parc qui s’étendait jusqu’au pied d’une petite colline, sur le site pittoresque de laquelle la vue aimait à se reposer. Au delà du canal, on apercevait une vaste prairie