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parti que celui de me retirer. Je n’aurais pas attendu qu’elle me le dît pour le faire ; mon amant mort, je n’avais rien qui pût m’engager à rester dans cette maison, où, comme je l’ai dit, je commençais à m’ennuyer. Je rassemblai sur le champ mes effets, j’envoyai chercher une voiture, et après avoir pris congé de la vieille, à qui je donnai quelques louis, je dirigeai ma route vers Rotterdam, résolue de passer de là en Angleterre. J’avais depuis longtemps grande envie de voir ce beau Royaume, d’étudier les mœurs, les usages de ces fiers Insulaires qui savent si bien tourner l’avantage de la liberté au profit de leur bonheur : outre une garde-robe très belle et un écrin assez riche, j’avais une somme en argent, au moyen de laquelle je pouvais vivre quelque temps à Londres dans une agréable oisiveté.

Je n’étais plus qu’à deux lieues de Rotterdam, lorsqu’il me prit envie de descendre dans une auberge qui était sur la route, pour y prendre quelques

  
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