pour mon équipement complet. Après
m’être coupé la barbe le plus près qu’il
me fut possible, et m’être lavé et nettoyé,
je revêtis tous ces habillements qui
m’allaient très bien, celui à qui ils
appartenaient étant à peu près de ma
taille ; je pris aussi sa perruque et son
chapeau qui étaient accrochés dans un
coin ; cette toilette fut faite en moins
d’un quart d’heure. Ne doutant point
que mon hôte et sa servante ne se
fussent rendus au village voisin, qui était
éloigné environ d’une demi-lieue, et
qu’ils n’en revinssent avec du monde,
je ne jugeai pas à propos d’attendre leur
retour : je me disposais à sortir, lorsque
je vins à songer que j’étais sans argent :
je visitai un secrétaire qui était ouvert ;
je trouvai dans un tiroir un petit sac
qui renfermait une soixantaine d’écus ;
je crus, dans la position où j’étais, ne
devoir pas me faire un scrupule d’emprunter
cette somme à mon hôte, et de
la mettre en ligne de compte avec la
brèche que j’avais faite à sa garde-robe,
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