que ce qui lui avait causé une pareille
frayeur, n’était autre qu’un moine barbouillé
d’ordures, il ne lui prît envie de
faire courir après moi. Le vin que
j’avais bu m’avait tellement redonné des
forces, qu’au point du jour j’avais déjà
fait sept lieues. Je m’arrêtai dans un
bourg, d’où, après avoir fait un bon
déjeuner, je me remis en route dans le
dessein de sortir de la France et de
gagner la Hollande, résolu d’embrasser
la religion du pays, si je n’y trouvais pas
d’autres ressources. J’arrivai sans accident
à Bois-le-Duc, quinze jours après
ma fuite de Paris. Une indisposition
assez grave qui me survint, me força de
m’arrêter dans cette ville, et j’y dépensai
le peu d’argent qui me restait ; je n’avais
plus qu’un écu, et je me rendais à Rotterdam,
pour gagner de là La Haye,
lorsqu’en passant devant cette auberge,
la chaleur me força d’y entrer pour me
rafraîchir. Je réfléchissais à ma situation
quand votre arrivée m’a agréablement
distrait de ma triste contemplation. Je
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