Aller au contenu

Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 191 —


que ce qui lui avait causé une pareille frayeur, n’était autre qu’un moine barbouillé d’ordures, il ne lui prît envie de faire courir après moi. Le vin que j’avais bu m’avait tellement redonné des forces, qu’au point du jour j’avais déjà fait sept lieues. Je m’arrêtai dans un bourg, d’où, après avoir fait un bon déjeuner, je me remis en route dans le dessein de sortir de la France et de gagner la Hollande, résolu d’embrasser la religion du pays, si je n’y trouvais pas d’autres ressources. J’arrivai sans accident à Bois-le-Duc, quinze jours après ma fuite de Paris. Une indisposition assez grave qui me survint, me força de m’arrêter dans cette ville, et j’y dépensai le peu d’argent qui me restait ; je n’avais plus qu’un écu, et je me rendais à Rotterdam, pour gagner de là La Haye, lorsqu’en passant devant cette auberge, la chaleur me força d’y entrer pour me rafraîchir. Je réfléchissais à ma situation quand votre arrivée m’a agréablement distrait de ma triste contemplation. Je