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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/233

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rendues aux plus tendres assurances, aux preuves les plus convaincantes d’un amour sans bornes, et que l’attrait du plaisir et l’influence du tempérament n’auraient pas fait succomber, dont une bourse remplie d’or, un riche écrin ont surmonté tous les scrupules. Je ne craindrai point d’avancer que l’or a causé plus de faiblesses que l’amour même. Ces faiblesses sont sans doute plus ou moins susceptibles d’être justifiées, en raison de la situation où l’on se trouve ; la mienne était surtout une de celles où une femme est le moins coupable de se laisser guider par des vues étrangères à la tendresse. La ressource que m’offrait la vente de mes effets allait s’épuiser, et la nature, cette bonne mère, qui ne nous nourrit pourtant qu’autant que nous cherchons avec plus ou moins de peine notre nourriture, grâce au beau droit de propriété qui fait regorger les uns de richesses, tandis que les autres meurent de faim ; la nature, dis-je, me disait clairement que je serais