Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
— 229 —


que trop souvent que ces jeunes gens ne retirent aucun avantage de leurs voyages, qu’ils ne recueillent que les ridicules des nations qu’ils ont visitées, sans revenir plus instruits des usages de ces nations, de leurs mœurs, de leur constitution. M. Spencer était dans ce cas, et je dus rabattre beaucoup de la haute opinion que je m’étais formée de lui. Avec un physique très ordinaire, il avait peu de dispositions naturelles ; si son éducation avait été soignée, il paraissait du moins qu’il en avait très peu profité ; ses voyages avaient été pour lui plutôt une partie de plaisir, qu’un projet formé de s’instruire, aussi n’en avait-il retiré d’autre fruit que quelques connaissances topographiques : il ne connaissait de Paris que ses principales rues, les spectacles, le palais-royal et les filles de l’opéra ; celles-ci surtout l’avaient, disait-il, beaucoup amusé. On lui aurait fait inutilement des questions sur d’autres objets un peu plus importants à connaître pour un homme qui voyage

  
20