Aller au contenu

Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 244 —
 Les corrections sont expliquées en page de discussion


le même motif qui les anime m’a emportée au-delà des bornes de mon sujet. J’en reviens à ce qui a donné lieu à ces réflexions, c’est-à-dire à cette vanité qui porte les hommes à se faire valoir plus qu’ils n’ont de prix réel, et à s’entourer d’un éclat étranger, tandis qu’ils ne devraient chercher à briller que par leur mérite personnel. Mais la foule des philosophes aura beau déclamer contre cette folie et tant d’autres de ce genre, les hommes resteront toujours ce qu’ils sont, il faudrait changer leur nature pour changer leur cœur ; il faudrait changer l’ordre moral et cet arrangement bizarre des choses, pour détruire leurs défauts et cette foule d’abus qui sont le résultat et l’effet des préjugés et des conventions sociales.

On vient de voir comment je perdis ma bague et mon amant, car si le joaillier avait cru bon de garder la première, je ne doutais pas qu’il ne prît des mesures pour rompre entièrement mes liaisons avec le second ; je savais combien l’au-