férents propos galants qui ne me laissaient
pas douter qu’il n’eût formé
volontiers une liaison plus étroite avec
moi ; mais outre que son épouse m’avait
prévenue contre lui en m’exposant son
inconstance et ses procédés odieux
envers le sexe, j’avais conçu pour cet
homme une espèce d’aversion, motivée
tant par sa conduite vraiment vile pour
un militaire d’une naissance distinguée,
que par la flétrissure qu’il avait reçue
en France. En effet, si Madame de la
Mothe est coupable, son mari l’est cent
fois plus ; ce fut lui qui suggéra à son
épouse l’idée de s’approprier le collier,
qui l’affermit par ses discours et ses
conseils dans ce coupable projet, et qui
ourdit cette trame odieuse et singulière,
dont un Prince trop faible et trop porté
pour le sexe fut la victime, et dans
laquelle une Souveraine trop blâmée,
fut si cruellement compromise.
La comtesse de la Mothe voyait très peu de monde, quoiqu’elle fût, comme je l’ai dit, aussi aimable que jolie ; aucun