champ à leurs odieuses spéculations ;
mais ils se trompent lourdement sur ce
dernier point et dans leurs folles pensées,
ils confondent la liberté avec la licence ;
un étranger taré qui se rend à Londres,
y est aussi surveillé qu’à Paris, et s’il
n’y est pas puni des crimes qui l’ont
forcé à s’expatrier, il n’est ni moins
méprisé ni moins suspect, et souvent il y
est plus misérable que dans le pays où
il exerçait sa fatale industrie.
Je m’aperçus bientôt que les liaisons de M. de Calonne avec le prétendu rejeton du sang des Valois étaient de la nature la plus intime ; l’ex-Ministre n’avait point laissé en France cette paillardise qui l’a toujours distingué, et comme il n’avait pas manqué non plus d’emporter le fruit de ses brigandages, Madame de la Mothe ressentait les effets de sa générosité. M. de Calonne passait souvent une partie de la journée avec la Comtesse ; j’étais quelquefois présente à leurs entretiens, et j’ai recueilli des détails à coup sûr inconnus, et que je