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j’avais encore un autre motif ; dans la détresse où elle était, je ne voulais plus lui être à charge.

Ce fut à peu près dans ce temps qu’un Ministre, rival de M. de Calonne par les talents, mais bien supérieur à lui par les qualités du cœur, la probité et le désintéressement, se couvrit de gloire en faisant convoquer les États-Généraux ; comme je m’intéressais vivement à tout ce qui tenait à ma patrie, cette nouvelle me fit le plus grand plaisir ; je ne doutais pas qu’une assemblée composée des personnes les plus intègres et les plus éclairées de la France, ne réformât cette foule d’abus qui s’opposent sans cesse à la prospérité de ce beau Royaume, et qu’en changeant sa constitution, en supprimant toutes les formes vicieuses, et surtout en secouant fortement les colonnes du despotisme, elle n’élevât le bonheur des Français sur une base solide et indestructible. La liberté, me disais-je, voilà la seule chose qui manque aux Français, et ils vont l’ac-