Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 282 —


même qui soulevait mon âme contre l’ex-Ministre, qui me détermina à entrer en liaison avec lui. — Je parviendrai peut-être à le changer, me dis-je, à en faire un honnête homme, un bon citoyen ; je l’engagerai à retourner en France et à tourner ses lumières au profit de ses concitoyens ; je tâcherai même de le réconcilier avec M. Necker ; deux hommes pareils unissant leurs efforts, pourraient sans doute beaucoup pour le bien-être de l’État. — Je rentrai chez Madame de la Mothe, la tête remplie de cette grande idée ; dans mon enthousiasme je me comparais à ces anciens Romains qui se dévouaient généreusement pour leur Patrie.

Le lendemain je me rendis chez M. de Calonne ; il me reçut dans un de ces appartements dont on devine la destination en y entrant ; tout y respirait la volupté ; tout y contribuait à plonger les sens dans ce doux désordre si favorable aux projets de celui qui vous y reçoit. Après quelques mots d’entretien sur