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cendance dans la seconde. Je ferai grâce au lecteur de toutes les conversations que nous eûmes, il me suffira de dire que je changeai entièrement M. de Calonne, et si par la suite il sollicita la permission de venir prêter le serment civique, c’est à moi qu’on doit attribuer cette résolution. Comme j’étais instruite de tout ce qui se passait aux États-généraux, je m’étayais adroitement de l’esprit des dispositions de cette assemblée, pour le convaincre de sa sagesse : ce à quoi je ne pus parvenir, ce fut à le réconcilier avec M. Necker ; je vis bien que cette haine était autant personnelle que fondée sur une opposition d’intérêts et d’opinion.

Mon intimité avec M. de Calonne dura pendant trois mois, et je puis dire qu’elle fut pour moi une source d’agréments et de plaisirs. Je vivais dans l’abondance, et si je ne recevais point des dragées empapillottées dans des billets de la caisse d’escompte, si je n’avais point une voiture de cent mille francs, de grands

  
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