papiers ; cette nouvelle demande me
causa un peu plus d’émotion que la
première ; je n’avais d’autres papiers que
les lettres de M. de Calonne, et quoique
je fusse assurée qu’elles ne contenaient
rien de contraire, leurs adresses à différentes
personnes de marque, pouvaient
me rendre suspecte. Je les exhibai
cependant, ne pouvant faire mieux. Le
Juge à qui mon trouble n’avait point
échappé, en voyant ces adresses prit un
air plus furieux, et me dit qu’elles
formaient un indice assez fort pour lui
faire un devoir de me faire conduire à
l’hôtel-de-ville de Paris où l’on m’examinerait
plus amplement ; je ne crus
pas devoir rien répliquer, persuadée
qu’il me serait plus facile de m’expliquer
et de faire connaître mon innocence
devant les Officiers municipaux de la
capitale, que devant un Juge de village ;
en conséquence celui-ci ordonna aux
paysans qui m’avaient amenée, d’escorter
ma voiture jusqu’à l’hôtel-de-ville ; il
remit à l’un d’eux mon portefeuille avec
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