Aller au contenu

Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/324

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 314 —


rement, je ne regretterai point ce que j’ai éprouvé. Mon libérateur loua beaucoup cette façon de penser, qu’il appela un dévouement généreux. Comme non-seulement j’avais été exposée à perdre la vie, mais que je me voyais encore privée de tous mes effets qu’on m’avait même enlevé ce que j’avais sur moi, et surtout mon portefeuille où était la lettre de change dont la générosité de M. de Calonne m’avait gratifiée, je témoignai au Chirurgien mes inquiétudes sur la situation où j’allais me trouver de nouveau. — Cessez d’être inquiète, me dit-il, je ne suis point riche, mais vous pouvez disposer de tout ce que j’ai ; je vous regarde comme un être à qui j’ai donné une nouvelle existence ; il me semble voir en vous mon ouvrage, et cette considération seule m’attacherait à vous, indépendamment de l’intérêt que doit m’inspirer votre malheur. Il ajouta que je pouvais encore recourir à la Municipalité, lui exposer ce qui m’était arrivé, qu’il ne doutait pas qu’on ne fît