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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/355

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puyer de la faveur du peuple pour tenter de parvenir au trône par le plus grand des attentats : je n’appris que dans la suite la part que le Comte de Mirabeau avait eue à cette trame ; si j’en eusse été instruite à l’époque de mes liaisons avec lui, cette connaissance eût sans doute bien rabattu de la bonne opinion que je m’étais formée de lui.

On sait que la révolution de France fut suivie d’une insurrection à peu près semblable dans les Pays-Bas autrichiens, mais qui eut des causes entièrement opposées. Le Comte de Mirabeau était en grande relation avec les chefs de cette insurrection. Un jour que nous étions ensemble : Julie, me dit-il, vous qui êtes un des plus zélés partisans de la liberté, vous pouvez rendre un grand service à ceux qui soutiennent la même cause. — Je lui demandai avec empressement de quoi il s’agissait : — J’ai, me répondit-il, des avis de la plus grande importance à faire passer à ceux qui sont à la tête du parti patriotique en