indices bien moins forts, je commençai
à me repentir de m’être chargée aussi
légèrement d’une commission qui n’était
point sans danger. Cependant je crus
qu’une femme qui voyageait seule,
n’étant point suspecte, les Autrichiens
me laisseraient passer tranquillement ;
mon espoir se trouva trompé : au
moment où j’allais traverser quelques
compagnies qui occupaient déjà la
chaussée, un Officier ordonna au postillon
d’arrêter, ensuite s’avançant vers
moi, il me demanda mon nom, mes
qualités et le but de mon voyage. Quoique
j’eusse ma réponse prête, cependant
comme l’effronterie n’a jamais été une
de mes vertus, (car c’en est une, politiquement
parlant) mon émotion redoubla,
une rougeur subite couvrit mon
visage, et je balbutiai quelques mots
dont le désordre annonçait assez le
trouble de mon âme ; l’Officier s’en
aperçut et il en conçut sans doute des
soupçons, car il me pria d’attendre l’arrivée
de son Général qui s’avançait,
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