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j’étais assez inquiète sur ce qui pouvait m’arriver. Cependant comme j’ai toujours su supporter courageusement l’adversité, et que je ne voyais pas d’ailleurs quel mal on pouvait faire à une femme, je résolus d’attendre patiemment la fin de cette nouvelle aventure.

Le public a été instruit de l’action sanglante qui eut lieu à Turnhout, du massacre terrible qui s’y fit et de la dévastation qui en fut la suite. Aussitôt après cette action, je fus mise dans une espèce de prison, et le même jour un personnage dont j’ignorais le caractère vint m’interroger ; il me demanda d’abord si je savais le contenu des lettres qu’on avait trouvées sur moi ; je répondis que non, que me proposant de faire un voyage particulier, un membre de l’Assemblée nationale avec qui j’étais liée, m’avait prié de remettre ces lettres à leur adresse lors de mon passage ; que si elles contenaient quelque chose qui fût contraire aux intérêts du Gouvernement général, j’en étais entièrement