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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/384

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femme, sans me donner le temps de répondre, commença à faire le plus grand éloge de ce personnage ; elle me vanta son importance, son opulence, sa générosité, et finit par me nommer le révérend van Eupen ; elle ajouta que m’ayant vue à la comédie, il avait fait suivre ma voiture pour savoir ma demeure.

Je fus d’abord incertaine sur la réponse que je devais faire à cette femme ; le révérend à qui j’en avais tant inspiré, n’était point d’une figure ni d’un âge à faire naître un caprice ; d’un autre côté l’intérêt ne pouvait m’engager à l’écouter ; outre que ce motif seul ne m’a jamais déterminée, j’étais pleinement satisfaite du sort que me faisait M. Vander Noot, mais la vanité est un ressort si puissant sur nous, qu’elle nous engage souvent dans des démarches irréfléchies auxquelles l’amour seul, ou un intérêt puissant paraîtrait devoir seul nous déterminer. Outre que j’étais singulièrement flattée d’avoir plu à un pareil per-