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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/387

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J’étais dans la perplexité dont j’ai rendu compte, lorsqu’un carrosse s’arrêta à ma porte, et un instant après je vis paraître l’homme à la lorgnette, le révérend van Eupen ; il m’aborda avec cet air doucereux et insinuant, assez commun à ceux de son état ; il me dit, que m’ayant vue à la comédie, ma physionomie l’avait tellement frappé, qu’il n’avait pu se refuser au plaisir de faire ma connaissance ; qu’il ne doutait pas que je ne fusse aussi aimable que jolie, et qu’il ne trouvât autant de charmes dans ma conversation, qu’il avait trouvé d’attraits dans ma figure. Je répondis à M. van Eupen que je ne pouvais qu’être singulièrement flattée de l’heureuse prévention qu’il avait en ma faveur, et que je me trouvais d’ailleurs honorée d’avoir pu fixer l’attention d’un homme comme lui : le révérend me fit ensuite différentes questions ; il me demanda depuis quel temps je me trouvais à Bruxelles ; quelles raisons m’y avaient attirée ; quelles connaissances j’y avais ; je ne

  
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