témoin ; je partageais la gloire des Brabançons ;(--commentaire de Correcteur : point virgule attesté dans l’édition de référence)
mais en secret je ne pouvais
m’empêcher de gémir de la prévention
et de la confiance aveugle qu’ils avaient
pour leurs chefs, de ces chefs que j’avais
appris à connaître. — Hélas ! me disais-je,
ils croient marcher à la liberté et
consolider leur indépendance au prix de
leur sang, et peut-être ne feront-ils que
passer d’un esclavage à un autre ; les
lumières leur manquent encore, leur
patriotisme n’est pas assez éclairé, et le
flambeau de la philosophie n’a point encore
purifié par son feu sacré, leur âme,
du levain que le fanatisme et l’erreur y
ont jeté. Leurs chefs en ont fait des
jouets, des mannequins souples qu’ils
font mouvoir à leur gré ; sous le voile
dont ils se couvrent, sous les apparences
du plus grand zèle pour le bien général,
ils cachent les vues les plus perverses,
ils n’ont d’autre but que leur intérêt
particulier, et les Brabançons qui
n’avaient qu’un maître, vont avoir deux
cents tyrans qui les opprimeront et qui
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