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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/42

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yeux baissés du paillard Jacobin. J’ai déjà dit qu’il était encore jeune, frais, et très proprement habillé ; ce fut sans dégoût que je m’approchai de son visage. Alors il me prit sur lui, me baisa d’abord sur le front puis sur les yeux, puis enfin il m’appliqua un baiser que je lui rendis involontairement.

On s’attend bien que ce baiser fut le signal d’une lutte amoureuse, et qu’ayant jeté le masque de l’hypocrisie, le père Jérôme allait tout simplement faire le gendarme ; point du tout : Caffard à l’excès, le Jacobin en recevant ce baiser, se retire en arrière : Que faites-vous donc, Mademoiselle… me dit-il ? J’aurais voulu, je crois, être au Diable et retenir ce maudit baiser. Comment, au moment où je cherche à réprimer l’ardeur de votre concupiscence, au moment où, imitant la miséricorde de Dieu, je vous pardonne après vous avoir châtiée, vous ne voyez plus en moi le ministre du très haut, votre luxure découvre l’homme à travers l’enveloppe céleste