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ordinairement ceux qui habitent une pareille retraite. Après avoir tout visité, nous entrâmes dans une chambre meublée très modestement, mais d’une propreté qui me charma. Mon hôte dressa une table sur laquelle il servit quelques viandes froides et des fruits ; il m’invita à manger avec un air de bonté qui augmenta encore la confiance et le respect qu’il m’avait inspirés. Après m’être refait par une nourriture que la faim me fit encore trouver meilleure qu’elle n’était, l’ermite tira d’une armoire une grosse bouteille nattée, dont il me versa un verre : Prenez, mon fils, me dit-il, en me le présentant ; autant cette liqueur est nuisible lorsqu’on en fait excès, autant elle est salutaire prise modérément ; en donnant du ton aux fibres, elle facilite la digestion ; elle inspire à l’homme une douce gaieté qui le rend encore plus aimable, et le dispose aux doux épanchements de la confiance et de l’amitié. — L’ermite me demanda ensuite d’où je venais et comment je