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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/452

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Je ne quittai Emilie que fort tard. En revenant chez moi, je rencontrai au détour d’une rue peu fréquentée, deux hommes qui dès qu’ils m’aperçurent, fondirent sur moi l’épée à la main ; comme la menace du Comte me faisait tenir sur mes gardes, j’eus le temps de tirer la mienne, et m’adossant contre un mur, je commençai à me défendre du mieux qu’il m’était possible. Quoique je fusse assez exercé aux armes, j’aurais sans doute succombé sous les efforts des deux assaillants qui me serraient de fort près, si quelqu’un qui vint à passer, poussé par cette indignation qu’excite toujours dans l’homme juste une lutte inégale, ne fût accouru et ne se fût rangé de mon côté. Ce secours inattendu ranima mon courage et mes forces qui commençaient à s’épuiser, et secondé par mon généreux défenseur, je parvins bientôt à mettre en fuite les deux scélérats qui avaient sans doute voulu m’assassiner. Après cet exploit, je m’avançai pour remercier mon libérateur, mais