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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/487

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s’engagea à ces différentes conditions par le serment le plus sacré ; enfin aussi touchée de sa soumission que d’un changement qui était la plus grande preuve d’amour qu’il pût me donner, je lui en accordai sur le champ la récompense ; et l’amour-propre, l’enthousiasme patriotique suppléant dans mon cœur à la tendresse, il eut lieu d’être aussi satisfait de la manière dont ce prix lui fut accordé, que du prix en lui-même.

Après huit jours de séjour dans le château, nous revînmes à Aix ; le Chevalier était au comble de la joie ; il se disait le plus heureux des hommes, et m’assurait qu’il n’avait jamais goûté les plaisirs de l’amour avec autant de plénitude et de délices. La jouissance qui détruit si souvent la tendresse, n’avait fait qu’augmenter la sienne ; j’étais moi-même étonnée d’avoir pu inspirer une passion si vive : quoique je fusse toujours jolie, je n’étais plus de la première jeunesse ; mais en amour il n’est pour ainsi dire point de phénomènes ; les