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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/500

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médecins et la force de mon tempérament triomphèrent de la force du mal ; la nature reprit peu à peu le dessus, et après un mois de souffrance, je fus entièrement hors de danger. Pendant tout ce temps le fermier ainsi que sa femme avaient pris le plus grand soin de moi ; lorsque je fus convalescente je leur en témoignai ma reconnaissance ; comme la situation de la ferme était des plus agréables, que d’ailleurs l’air de la campagne ne pouvait m’être que fort salutaire, je résolus d’y rester jusqu’à ce que ma santé fût entièrement rétablie.

Mes hôtes avaient toutes les vertus des habitants de la campagne, sans en avoir les défauts ; c’était ce qu’on appelle des gens de la vieille roche, marchant d’un pas ferme et égal dans le sentier de l’honneur et de la probité, et faisant le bien plus par goût et par habitude que par devoir ; l’accomplissement de toutes leurs obligations ne leur coûtait rien, parce qu’ils trouvaient dans cet accomplissement même la plus douce de leurs