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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/51

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mener l’aventure à bon port, voyait avec peine les jours s’écouler dans l’attente de la réussite. Un jour on tint un petit comité où mes deux chers pères furent appelés et où ma mère m’endoctrina de la sorte.

« Vous ne deviez jamais espérer, ma chère amie, que le hasard amenât près de vous un homme tel que M. Fargès. Le bonheur est fondé sur l’opulence, et dans ce siècle l’opulence est le véritable mérite. Jamais fortune ne fut plus solidement établie que celle d’un Médecin. Il ne craint ni un Lamoignon, ni un Archevêque de sens. Les sangsues de la Cour ont beau s’abreuver du sang des citoyens, il en coulera toujours assez dans leurs veines pour étancher sa soif doctorale. Il ne craint pas que le brigandage de l’autorité que l’on pallie du nom de réduction momentanée, rogne les deux tiers de son revenu parce que ce revenu repose dans l’existence même de ses concitoyens. De grands mots

  
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