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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/94

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épicurienne à ces moralistes sévères qui croient que fuir la volupté, c’est se rapprocher de la vertu, mais peu m’importe ; je fais trop peu de cas de cette classe d’hommes pour chercher à les réfuter, et je m’en tiendrai à mon sentiment qui est qu’on peut aimer et chercher le plaisir sans manquer au devoir de l’homme.

On me pardonnera encore cette digression en ma qualité de femme. La morale convient mal sans doute dans notre bouche, mais la mienne ne peut manquer de plaire, puisqu’elle indique les routes assurées qui conduisent au bonheur. Je la quitterai cependant, parce que tout ce qui se dit longuement ennuie à la fin, et je ramènerai le lecteur au musico où il m’a laissée infectée du venin que les bons Américains communiquèrent aux compagnons de Christophe Colomb, comme une vengeance anticipée des maux que leurs compatriotes devaient leur causer.

Grâce aux soins et à l’habileté d’un