que je n’avais trouvé aucune de mes
compagnes avec qui je pusse former une
liaison étroite, et dont les idées, les sentiments
correspondissent avec les miens.
C’étaient presque toutes des créatures
viles, sans délicatesse comme sans génie,
et dont l’état était le moindre reproche
qu’on pût leur faire. Leurs discours
étaient sans sel comme sans raison, leurs
propos bêtement licencieux et grossièrement
obscènes. J’ai toujours cru qu’une
idée libertine ne pouvait plaire qu’autant
qu’elle était légèrement gazée par une
expression ingénieuse et une tournure
piquante. Ces femmes ne connaissaient
que les plaisirs des sens, l’amour n’était
chez elles qu’une passion secondaire
subordonnée à l’intérêt. Enfin elles ignoraient
ce que je ne craindrai point d’appeler
la philosophie de la volupté.
Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/96
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