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LIVRE PREMIER.

structions du Maître, il quitta la natte. Aujourd’hui que Hiouen-thsang reçoit vos leçons bienveillantes, comment pourrait-il rester tranquillement assis ? »

Le père fut charmé et comprit que cet enfant deviendrait un homme distingué. Il appela les membres de sa famille et leur fit connaître ce trait inattendu. Ils le félicitèrent en disant : « Il fera la gloire de votre maison. » Telle était, dès son enfance, la précocité de son esprit.

Bientôt après, il acquit l’intelligence des livres canoniques ; il aimait l’antiquité et estimait les sages. Si un livre n’était pas d’une pureté sévère, il ne le regardait pas ; il ne fréquentait que les hommes notoirement vertueux. On ne le voyait ni se mêler aux enfants de son âge, ni aller à la porte du marché. Lors même que les cloches et les tambours retentissaient sur la place publique, et que les jeunes gens et les jeunes filles s’y réunissaient en foule poiu* assister à ime multitude de jeux accompagnés de chants, il ne sortait jamais de la maison. De bonne heure, il sut s’acquitter avec zèle et respect des devoirs de la piété filiale.

Le second de ses frères aînés, Tchang-tsi, avait embrassé la vie religieuse et s’était fixé dans le couvent Tsengfausse de la capitale de l’est [Lo-yang). Ayant examiné le Maître de la loi, il lui reconnut une grande aptitude pour répandre la doctrine du Bouddha. Il le prit avec lui, le conduisit dans sa pieuse retraite et l’initia à la lecture et à l’étude des livres sacrés.

À cette époque, l’empereur publia tout à coup un décret qui prescrivait d’ordonner, à Lo-yang, vingt-sept