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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

affreux suscités par Lieou-chi, où Ton vit couper par mor- ceaux des créatures vivantes et dépeupler Fempire.

Bien que le Maître de la loi fût encore fort jeune, il comprenait déjà les vicissitudes hmnaines. « Quoique cette ville , dit-il à son frère aine , soit la patrie de notre père et de notre mère , pourrions-nous rester au milieu de tels désastres pour y trouver la mort ? J^ai appris au- jourd’hui que le prince de Thang a repoussé la popu- lation de Tsin-yang et qu’il est déjà maître de TcKang^ ’an. Tout l’empire accourt à lui comme au-devant d’un père et d’une mère. Je désire aller avec vous me jeter dans ses bras. »

Son frère aîné ayant suivi ce conseil, ils se mirent tous deux en route.

On était alors dans la première année de la période Wea-te (618). A cette époque, la dynastie (des Thang) ne faisait que commencer à s’établir ; toutes les troupes étaient encore sous les armes, et l’on ne s’occupait que de la science de la guerre. On n’avait pas le temps de songer à la doctrine de Confucius ou du Bouddha. Cest pourquoi, dans la capitale, il n’y avait pas encore de salles de conférences. Le Maître de la loi en était fort aflligé.

Au commencement de son règne , l’empereur Yang-H (de la dynastie des Souî, 6o5-6 1 7) avait fondé, dans la capitale de l’est , quatre couvents où il avait appelé les religieux les plus renommés de l’empire pour qu’ils vinssent s’y établir. Tous ceux qui répondirent à cet appel étaient des hommes du premier mérite. C’est pour-