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LIVRE PREMIER.

(Vimbasâra), vous entourer de ma protection et vous combler de mes bienfaits. »

Alors il le pria de daigner rester un mois, et d’expliquer le livre Jing-wang-pan-jo-king (le livre de la Pradjñâ, ou de l’intelligence transcendante), afin que, pendant ce temps-là, il pût lui faire préparer des habits de voyage. Le Maître de la loi y consentit.

La reine mère fut transportée de joie et exprima le désir d’être liée avec lui comme avec un parent, afin que, dans toutes ses existences successives, il la fît passer à T autre rive (c’est-à-dire entrer dans le Nirvana).

Ce fut alors seulement qu’il consentit à manger. On peut juger par là de la force de son caractère et de la fermeté de ses résolutions.

Quelques jours après, le roi fit dresser pour les conférences une tente où pouvaient s’asseoir trois cents personnes. La reine mère, le roi, le maître de tous les religieux et les grands officiers étaient rangés en groupes séparés et l’écoutaient avec respect. Chaque jour, au moment de la conférence, le roi allait au-devant de lui avec une cassolette de parfums et le conduisait jusqu’au pied de sa chaire. Là, s’agenouillant humblement, il voulait lui servir de marchepied et l’obligeait de monter ainsi à son fauteuil. Chaque jour il faisait de même. Quand les conférences furent closes, il pria le Maître de la loi d’ordonner quatre novices pour le servir et fit fabriquer trente vêtements complets de religieux. Comme les contrées de l’ouest sont en général très-froides, il fit fabriquer divers objets pour le garantir du froid, tels