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LIVRE PREMIER.

ayant reçu en partage l’heureuse harmonie du ciel et de la terre et l’influence bienfaisante des deux images (du soleil et de la lune), exerce avec calme le pouvoir suprême et chérit ses sujets comme des fils. A Test, elle reçoit les influences d’un grand royaume (de la Chine) ; à l’ouest, elle dirige avec douceur cent tribus barbares. Les pays de Leou-lan et des Youeï’tchi, les districts des Tch’e-sse (des Oïgours) et de Lang-wang éprouvent les effets de votre profonde humanité et sont comblés de vos riches bienfaits. Ce n’est pas tout : vous montrez du respect pour les sages et de l’attachement pour les lettrés ; vous aimez la vertu et vous répandez à grands flots votre tendre affection.

« En apprenant que j’arrivais des contrées lointaines, vous m’avez témoigné un intérêt bienveillant, et vous avez daigné donner des ordres pour que je fusse guidé avec sollicitude et accueilli avec faveur. Dès que je fus arrivé, vos bontés n’ont fait que s’accroître, et vous m’avez permis de parler en public pour la propagation de la Loi. De plus, vous avez daigné me donner solennellement le titre de frère ; vous m’avez remis des lettres pour les princes de plus de vingt royaumes du Si-yu ; vous avez appelé sur moi leur bienveillance et leur appui, et leur avez ordonné de me fournir, pour afler d’un pays à l’autre, une escorte et des vivres. Emu de pitié en songeant à l’abandon d’un pauvre voyageur qui traverse les contrées de l’ouest, et à la rigueur du froid qu’on ressent sur des routes couvertes de neiges, vous avez fait ordonner quatre Cha-mi (novices) pour