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LIVRE DEUXIÈME.

devant de lui avec ses grands ofiBciers et un religieux d’une vertu éminente, nommé Mo-tcha-kio-to (Mokcha-goupta), etc. Les autres religieux, au nombre de plusieurs mille, s’étaient arrêtés en dehors de la porte orientale de la ville, et là ils avaient établi unie longue tente, formée de draperies flottantes, sous laquelle ils promenaient la statue (du Bouddha) aux sons des instruments de musique.

Quand le Maître de la loi fut arrivé, les hommes vertueux (les religieux) se levèrent et lui adressèrent des paroles affectueuses. Après quoi, chacun d’eux revint s’asseoir à sa place. Ils ordonnèrent à un religieux d’apporter une corbeille de fleurs fraîchement écloses et de la remettre au Maître de la loi. Celui-ci, l’ayant reçue, s’avança en face du Bouddha, répandit des fleurs et fit de profondes salutations. Lorsqu’il eut fini, il alla s’asseoir au-dessous de Mo-tcha-kio-to [Mokchagoupta). Après un instant de repos, il offrit de nouveau des fleurs ; l’oblation des fleurs terminée, il offrit du jus de raisins. Dans le premier couvent il reçut ainsi des fleurs et du vin ; les autres couvents qu’il visita successivement l’accueillirent de la même manière. Quand il eut achevé sa pieuse tournée, le soleil avait déjà disparu de l’horizon et les religieux commençaient à se disperser.

Il y avait alors plusieurs dizaines d’hommes de Kaotch’ang (Oïgours) qui avaient embrassé la vie religieuse dans le royaume de Kio-tchi (Koutché), et qui habitaient un couvent particulier situé au sud-est de la ville. Comme le Maître de la loi venait de leur pays natal, ils furent