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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

de longues nattes, et s’y tenaient assis sur deux rangs ; tous portaient de brillants costumes en soie brochée. La garde du Khan se tenait debout derrière eux. Quoique ce fût un prince barbare, abrité sous une tente de feutre, on ne pouvait le regarder sans éprouver un sentiment d’admiration et de respect.

Comme le Maître de la loi était à trente pas de la tente, le Khan alla au-devant de lui, le salua profondément et l’interrogea avec bienveillance par la bouche d’un interprète. Après quoi, il rentra et alla s’asseoir sur son trône.

Les Tou’kioue adorent le feu ; ils ne font pas usage de siéges en bois, parce que le bois contient du feu (c’est-à-dire leur paraît contenir du feu) ; c’est pourquoi ils ne s’y asseyent point par respect ; ils se contentent d’étendre sur la terre des nattes doubles ou des tapis de peaux.

Le Khan, par égard pour le Maître de la loi, fit apporter un fauteuil à bras en fer massif, le couvrit d’une natte et l’invita à s’asseoir. Peu d’instants après, on introduisit les envoyés chinois et ceux de Kao-tch’ang (Oïgours), qui présentèrent une lettre de leur roi et un riche présent qui avait été ajouté comme preuve de leur mission[1].

Le Khan examina lui-même l’une et l’autre, et en témoigna toute sa joie. Il invita les envoyés à s’asseoir, et ordonna qu’on leur offrît du vin aux sons des instruments de musique.

  1. Voir le livre 1, page 40, ligne 11.