Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
101
LIVRE DEUXIÈME.

leur bonheur, exposa la doctrine des récompenses et des peines, et les conséquences des bonnes œuvres. Dociles à ses conseils, ils ouvrirent leurs cœurs à la vérité et jurèrent d’abandonner l’erreur et de rentrer dans la droite voie.

Dans cette entrevue, ils s’entretinrent avec lui d’un air joyeux, et s’en retournèrent pleins d’allégresse. Le vieillard surtout était émerveillé d’un événement aussi extraordinaire. Alors il distribua des toiles de coton à tous ses compagnons, qui eurent chacun plusieurs vêtements complets ; mais, comme il n’aurait jamais pu faire usage d’une si grande quantité d’étoffes, il en offrit cinq pièces au vieillard.

Hiouen-thsang resta un mois en cet endroit et étudia les King (Soûtras), le Pe-lun (le Çataçâstra) et le Kouang-pe-lun (le Çataçâstra vâipoulyam de Dêva bôdhisattva). Ce docteur était un disciple de Long-meng (Nâgârdjouna), Ayant reçu lui-même les leçons du Maître, il s’exprimait avec une parfaite clarté.

De là, ayant fait cinq cents li à l’est, il arriva au royaume de Tchinapati et se rendit dans le couvent de T’o-che-sa-na (Dhouhçasana vihâra ?), où se trouvait un religieux d’une vertu éminente, nommé Pi-ni-to-po-la-p’o (Vinîtaprabha). Il jouissait d’une grande réputation et était versé dans la connaissance des Trois Recueils. Il avait composé lui-même le Ou-ouen-lun-chi (Pañtchaskandakaçâstra kârikâ) et le Weï-tchi-san-chi-lun-chi (Vidyâmâtrasiddhi tridaçaçâstra kârikâ). Cette considération décida Hiouen-thsang à rester quatorze mois. Il étudia le Touï-