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LIVRE DEUXIÈME.

Pou-sa (Bôdhisattvas) descendirent à sa suite. Plusieurs centaines d’années avant l’époque actuelle, les degrés de cet escalier existaient encore ; mais aujourd’hui ils ont entièrement disparu. Dans la suite, des rois, remplis d’amour et de respect, reconstruisirent en briques et en pierre un triple escalier parfaitement semblable au premier, et l’ornèrent de choses précieuses. Quand sa hauteur eut atteint soixante-dix pieds, ils élevèrent par-dessus un superbe Vihâra, au centre duquel on voit une statue du Bouddha sculptée en pierre. À sa droite et à sa gauche, on a placé les statues de Chi et de Fan (de Brâhma et d’Indra), tous deux resplendissants et dans la même attitude que la première fois.

À côté, on voit une colonne de pierre haute de soixante et dix pieds, qui fut dressée par le roi Wou-yeou (Açôka). Tout près, s’élèvent des fondements de pierre, longs de cinquante pas et hauts de sept pieds. C’est un endroit où jadis le Bouddha laissa la trace de ses pas.

De là il se dirigea au nord-ouest, et, après avoir fait deux cents li, il arriva au royaume de Kie-jo-kio-che (Kanydkoubdja)^^1 qui a quatre mille li de tour. À l’ouest, la capitale est voisine du fleuve King-kia (Gange) elle est longue de vingt li et large de cinq ou six li. Elle possède une centaine de Kia-lan (Samghârâmas), où habitent environ dix mille religieux qui étudient le grand et le petit Véhicule. Le roi est de la caste des Feî-che (Vâiçyas). Son nom est Ho-li-cha-fa-tan-na (Harchavarddhana) ; son père s’appelle Po-lo-kie-lo-fa-tan-na (Pra-

1 Canoge. Inde centrale.