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LIVRE TROISIÈME.

Il étudia à la fois les livres des Brâhmanes et l’ouvrage appelé Ki’lun, qui traite des caractères Fan de l’Inde. Leur origine se perd dans l’antiquité et personne ne sait qui les a inventés.

Au commencement des Kalpas, le roi Fan (Brahmâ) les expliqua le premier, et les transmit aux Dêvas et aux hommes. Comme ces caractères furent expliqués par Brahmâ, on les appela pour cette raison Fan-chou, ou Écriture de Brahmâ. Le texte primitif était fort étendu et embrassait un million de çlôkas. C’est l’ouvrage qu’on appelait anciennement Pi-kia-lo-lun ; mais cette prononciation est incorrecte. Pour être exact, il faut dire Pi-ye-kie-la-nan (Vyâkaraṇam), mot que l’on traduit par Ching-ming-ki-lun (Traité mnémonique pour la connaissance des sons). On lui a donné ce nom, parce qu^il renferme, d’une manière fort étendue, toutes les règles de la langue et sert à les expliquer avec clarté.

Dans l’antiquité, au commencement du Kalpa parfait (Siddhakalpa ?), le roi Fan (Brahmâ) fut le premier à l’expliquer ; il comprenait alors un million de çlôkas. Ensuite, au commencement du Kalpa stationnaire (Sthirakalpa ?), Ti-chi (Indra) l’abrégea et le rédigea en cent mille çlôkas. Enfin, dans le royaume de Gandhara, de l’Inde du Nord, un brâhmane nommé le Rĭchi Po-ni-ni (Pânini), de la ville de Tou-lo (Çâlâtoula), l’abrégea encore et le rédigea en huit mille çlôkas. C’est l’ouvrage qui est maintenant en usage dans l’Inde.

Dans ces derniers temps, un brâhmane l’abrégea encore, à la demande d’un roi de l’Inde du Sud où il