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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

de trois jours. Quand même vous seriez encore, obligé de gravir des montagnes ou de traverser des vallées, vous pourrez voyager en toute sûreté. En même temps, vous aurez l’occasion de visiter les monuments sacrés de Ou-tch’a (Ouḍa — Orissa) et d’autres royaumes.

Le Maître de la loi se dirigea au sud-ouest et arriva au royaume de Ou-tch’a {Ouda). Il y a une centaine de couvents où l’on compte environ dix mille religieux qui étudient la loi du grand Véhicule ; il y a aussi des hérétiques qui fréquentent les temples des Dévas [Dévdr layas). Les partisans de l’erreur et de la vérité demeurent pêle-mêle. On voit une dizaine de Stoûpas bâtis par le roi Wou-yeou (Açôka), où éclatent souvent des prodiges extraordinaires.

Les frontières sud-est du royaume sont voisines d’une grande mer. Il y a une ville appelée Tche-li-ta-lo-tching (Tcharitrapoura). C’est là que s’arrêtent les marchands qui veulent s’embarquer et les voyageurs des pays lointains, qui vont et viennent en tout temps. À deux mille li (deux cents lieues) au sud de Seng-kia-lo [Sinhala), toutes les nuits, quand le ciel est pur et sans nuages, le diamant précieux placé au haut du Stoùpa de la dent du Bouddha, projette une lumière éclatante, qu’on aperçoit de loin, et, par sa forme radieuse, il ressemble à une planète suspendue au milieu des airs.

De là, au sud-ouest, il fit douze cents li à travers une vaste foret et arriva au royaume de Kong-yu-tho (Kongyôdha ? )[1].

  1. Inde orientale.