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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

port de mer, à la pointe de l’Inde méridionale, en face du royaume de Seng-kia-lo (Sinhala), où l’on peut arriver après trois jours de navigation. Avant le départ du Maître de la loi « le roi de ce royaume (Sinhala — Ceylan) mourut. L’intérieur du royaume fut en proie à la famine et aux troubles civils. Il y avait deux religieux d’une vertu éminente, l’un nommé Pou-H-mi-ki-^hi-fa-lo [Bôdhiméghêçvara), l’autre,’Gfoye-teng-sse-lche-lo [Abhayadanchtra).

Environ trois cents religieux, du même mérite, vinrent dans l’Inde et se rendirent dans la ville de Kien-tchi (Kântchipoura).

Quand le Maître de la loi eut vu ces deux religieux, il les interrogea en ces termes : «  « J’ai entendu dire que, dans votre royaume, des religieux éminents expliquent les Trois Recueils de l’école Chang-tso-pou (de l’école des Sarvâstivâdas) et le Yu-kia-lun (Yôgaçâstra). Maintenant je désire y aller pour étudier sous leur direction. Oserais-je vous demander, vénérables maîtres, pourquoi vous êtes venus ici ? » — « Notre roi est mort, répondirent-ils, et les habitants sont en proie à la famine et privés de tout appui. Nous avons appris que le Tchen-pou-lcheoa (Djamboudvipa) est un pays riche et fertile, où règnent la paix et le bonheur ; que c’est le lieu où est né le Bouddha et qu’il offre une multitude immense de monuments sacrés. Voilà pourquoi nous sommes venus. Nous savons (railleurs qu’ici les disciples de la Loi ne la transgressent jamais. Nous autres, vieillards, nous voudrions,