Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
203
LIVRE QUATRIÈME.

aurait été vaincu et aurait perdu toute son armée, il ne lui inflige aucune peine corporelle ; mais il lui donne des vêtements de femme afin de le pénétrer de honte. Aussi voit-on souvent des généraux qui se donnent la mort pour échapper au déshonneur. En tout temps, il nourrit plusieurs milliers d’hommes braves et plusieurs centaines d’éléphants sauvages. Un peu avant le combat, on les enivre de vin jusqu’à ce que l’ivresse les ait rendus furieux ; puis on donne le signal et on les lance contre les ennemis qui ne manquent jamais de se débander et de fuir. Fier de ces auxiliaires, il montre le plus grand mépris pour les peuples voisins avec qui il est en guerre. Le roi Kiaî-ji (Çilâditya) se vantait de sa science militaire, de la valeur et de la renommée de ses généraux, et il marchait lui-même à la tête de ses troupes ; mais il ne put jamais les dompter ni les tenir en respect.

Dans ce royaume, il y a plusieurs centaines de couvents où l’on compte environ cinq mille religieux qui suivent à la fois le grand et le petit Véhicule. Il y a aussi des temples de Dévas (Dêvâlayas) fréquentés par des hérétiques qui se frottent de cendres (Pâçoupatas).

Dans l’intérieur et en dehors de la capitale, il y a cinq Stoupas qui ont chacun plusieurs centaines de pieds de hauteur. Ils ont été bâtis par le roi Wou-yeou (Açôka) dans les lieux qui conservaient les traces des quatre Bouddhas passés.

De là, se dirigeant au nord-est, il fit environ mille li, passa la rivière Naî-mo-fo (la Narmmadâ) et arriva au